Quel lâcheur, ce Darcos !

Sa réponse à l’Association des Maires de France
( http://cirev.canalblog.com/archives/2008/08/28/10378314.html)
s’applique parfaitement aux enseignants qui doivent mettre en place le dispositif de l’Aide Personnalisée.


Il y a beaucoup à dire sur cette Aide Personnalisée.
J’avais commencé des petits dessins comme ceux-ci pour en illustrer les effets pervers,
mais il y en a trop !
J’y aurais passé tout l’été.


Nouvelle façon de stigmatiser
les élèves en difficulté.


Alors j’ai juste envoyé à mon IEN quelques-unes des questions que l’on se pose, mes collègues et moi, histoire de préparer la réunion de rentrée.
Lequel IEN m’a remercié de lui avoir dégrossi le travail tout en me prévenant qu’il ne pourrait pas nous donner une réponse pour chaque question.
En voici la liste, non exhaustive. Je ne parle même pas des problèmes qui vont se poser aux municipalités (transport scolaire, locaux, etc.)
Attendons d’avoir essuyé les plâtres. On n’a pas fini d’en parler…

Identification des élèves bénéficiant de l’aide personnalisée
 – Qui  procèdera à ce repérage ?

Il semble évident que la responsabilité en revienne au maître ou au conseil des maîtres et que nous n’avons pas à prendre en compte les demandes personnelles exprimées par les parents. Cependant il ne semble pas non plus que les élèves détectés pourront être contraints à suivre l’aide personnalisée si la famille s’y oppose. Donc, a contrario, quelle attitude observer si des parents insistent pour que leur enfant bénéficie de cette aide ?

Comment s’opèrera ce repérage ?

Est-ce que ce sera sur la base des dossiers scolaires ou en organisant des évaluations ?

-> Si la sélection des élèves se fera d’après les dossiers scolaires, comment cela se fera-t-il pour les élèves arrivant en petite section maternelle ?

-> Et pour tous les élèves, comment estimer ceux qui ont besoin d’un réel soutien puisque celui-ci n’a pas été formellement inscrit dans les dossiers à la fin de l’année scolaire précédente ?

Aurons-nous des livrets d’évaluations pour tous les élèves depuis la maternelle jusqu’au CM2 ?

ou bien ces évaluations seront-elles laissées à l’appréciation des maîtres ?

Dans ce cas, quelles matières doivent-elles être retenues ? Français et mathématiques certainement mais faut-il aussi ajouter les langues vivantes ? L’Histoire, la Géographie, les Sciences ?… Y aura-t-il des critères nationaux ?

Est-il envisageable de faire passer des évaluations aux enfants de maternelle et cela dès la petite section ?

Si oui, comment les organiser ?

Si non, comment détecter en tout début d’année les enfants pouvant bénéficier de l’aide personnalisée ?

– Qui peut bénéficier de l’aide personnalisée ?

Cette aide, qui s’adresse en priorité aux élèves en difficulté, peut-elle aussi, si les effectifs le permettent, concerner d’autres élèves qui souhaiteraient approfondir leurs compétences ? Par exemple des élèves pourraient mettre en page les articles rédigés pour le journal scolaire ; ou encore ils pourraient préparer un exposé en utilisant la BCD de l’école ; ou former un club lecture pour parler de leurs livres préférés et en proposer à la classe…

Les modalités de l’organisation

Quels domaines seront retenus ? Seulement le français (l’étude de la langue) et les mathématiques ou d’autres comme la langue vivante, l’Histoire, la géographie, les sciences… ?

Les élèves sont-ils tenus à une assiduité rigoureuse ou peuvent-ils s’absenter s’ils ont des activités extra-scolaires régulières (par exemple un soir par semaine régulièrement ? ou irrégulièrement ?)

Devront-ils être présents toute l’année scolaire ?

ou pendant une période définie au préalable ?

ou pourront-ils arrêter en cours d’année en raison de leurs progrès ?

Si oui, quelles sanctions seront-elles appliquées en cas d’absentéisme ?

Qui décide pour arrêter l’aide personnalisée ? Seulement les enseignants ou aussi les parents ? L’accord général est-il requis ou une seule des deux parties a-t-elle pouvoir de décision ?

Faut-il établir une convention écrite avec les familles, définissant les matières concernées, la durée éventuelle de l’aide, les objectifs à atteindre…

ou le maître reste-t-il simplement à la disposition des enfants identifiés au préalable, ces derniers disposant des horaires à leur convenance (ou plutôt à celle de leurs parents ?)

Faut-il établir un PPRE (en principe prévu pour une période de trois mois reconductible) ? 

Peut-on accepter de nouveaux élèves en cours d’année ?

Si oui, sur la base de quels critères ?

Peut-il y avoir échange de service entre enseignants ?

Par exemple un maître pour les maths, un pour la lecture, un pour l’expression écrite…

Et encore…

Que se passe-t-il si aucun élève ne vient, par exemple en cas de refus des parents ? Que ferait l’enseignant dans la classe vide ? Peut-il aider un collègue ?

Comment comptabilise-t-on le quart d’heure de récréation – et donc de surveillance effective des maîtres – entre la fin des cours et le début de l’aide personnalisée ?
Jacques Risso
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