Devoirs à la maison


 





Jac RISSO
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10 réponses à Devoirs à la maison

  1. Hervé dit :

    L’argument de l’inégalité ne me semble pas très pertinent.
    S’il n’y a pas de devoirs, les parents feront travailler eux-même leurs enfants pour « approfondir » ce qui leur semble nécessaire.
    Je le fais pour mes enfants qui n’ont pas de devoirs à la maison (mais seulement des leçons) et je ne dois pas être le seul.

    Cordialement.

  2. Cathy dit :

    Bonjour,

    Cela me fait vraiment penser à l’article que j’ai écrit sur mon blog et qui va exactement dans le même sens que vous… Je me suis toujours demandée pourquoi certains enseignants donnaient encore des devoirs écrits à faire à la maison et aucun argument ne m’a jamais satisfaite… Alors bravo pour aller à contre-courant de la plupart des poncifs que l’on entend tout au long de nos carrières (qui pour moi est terminée maintenant vu que j’ai démissionné…)
    Passez une bonne soirée et au plaisir de vous lire…
    Si le coeur vous en dit : http://laboitealetre.com/devoirs/

  3. Elo dit :

    Chez nous, pas de devoirs écrits, mais des leçons, jusqu’à 5 par jour, le plus souvent deux ou trois. Mais quand on a un enfant qui ne comprend que s’il FAIT, il faut lui proposer un exercice d’application… Et quand l’agenda pour le lundi comporte : poésie ; leçon d’orthographe (avec environ 25 mots à savoir écrire) ; géographie : évaluation : revoir les leçons sur la ville ; géométrie : évaluation sur les polygones… vous pouvez être sûrs qu’il faudra plus d’une heure !
    Et là, où est l’égalité ? Déjà, un enfant qui mémorise vite et bien, aucun souci ; un enfant qui peine et a besoin de beaucoup de temps, c’est très fatigant et très frustrant pour lui. Et pour certains enfants, pas question de dire « tant pis chéri(e), ça fait 1h que tu bosses, on arrête, fais ce que tu peux demain ! » Si on les a habitués à se faire confiance, si on leur a dit et refis malgré les échecs « tu en es capable, essaie », ils savent qu’avec de la persévérance ils peuvent y arriver. Alors ils s’acharnent.
    Et puis certains parents récupèrent leur enfants à 19h à la garderie, où ils n’ont pas forcément pu commencer leurs devoirs. Et là, comment faire quand il y a encore deux leçons à revoir ? Sans compter que certains parents ne savent tout simplement pas comment aider leurs enfants, souvent Par manque de confiance en eux… Et les enfants bossent seuls, même à 7 ou 8 ans… Où est l’égalité alors ? Même sans travail écrit, la manière de présenter les devoirs « oraux », leur nombre et le degré d’exigence de l’enseignant peut être source d’inégalité…

  4. François Gasnier dit :

    J’ai eu beaucoup de devoir dans ma scolarité et je pense que cela m’a été très utile.
    Vos différent argument se contredisent: cela ne sert à rien, brouille les enfants avec l’école mais tend également à accroître les inégalités. Si des enfants élèvent leur niveau par rapport à certains c’est que la pratique est bénéfique.
    Enfin, l’égalité ne doit pas être un objectif. Il faut se réjouir que certains élèves aient un bon niveau tout en essayant de faire en sorte que tout le monde progresse.

  5. Elo dit :

    Le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires qui soit au monde…
    Les devoirs sont utiles, certes, mais où est la limite ? quand un enfant n’a plus le temps de faire quoi que ce soit d’autre, n’a plus le temps de lire par plaisir (c’est le cas de ma fille qui en CP et début de CE1 dévorait les livres et qui depuis prend seulement 10 mn par jour pour lire son petit journal quotidien – ce qui est déjà pas mal j’en conviens ! – mais que le fait de recevoir un lire en cadeau déçoit presque alors qu’avant, elle en réclamait un ou deux par semaine… je ne vois pas l’intérêt d’en donner trop à faire ! Et quand un enfant est tellement mal dans sa peau parce qu’il a l’impression d’être nul par rapport aux autres, quand il a peur de retourner en cours le lendemain parce qu’il sait qu’il n’a pas assez eu le temps de travailler ses leçons et qu’il sait pertinemment qu’à cause de ce manque de TEMPS (et non à cause de facultés intellectuelles limitées ou je ne sais quoi) il ne va pas réussir son évaluation et que les autres lui feront fatalement remarquer ses échecs (car les enfants peuvent être cruels à cet âge… quand ils trouvent une faille, ils s’y engouffrent volontiers…), je trouve ça terriblement destructeur !
    Au lieu de mettre en place des TAP, qui au final, pour beaucoup d’enfants, ne font que rallonger la journée d’école, voire la semaine, pourquoi ne donnerait-on pas aux mairies les moyens de rémunérer des intervenants formés pour l’aide aux devoirs, de manière à ce que, quand l’enfant rentre à la maison, il ait déjà revu ses leçons, travaillé en s’amusant, au lieu de ramener un énième coloriage, un énième bracelet en laine ou au lieu de raconter tout fier à ses parents qu’il a joué à des jeux vidéo ou simplement joué dans la cour ?
    Je ne vois pas comment un enfant – et même un enfant avec des facilités – peut tirer profit de ces « devoirs » (même s’il s’agit seulement de leçons) quand il enchaîne garderie (pour certains, de 7h30 à 9h, heureusement ce n’est pas le cas des miens) – école jusqu’à 15h – TAP jusqu’à 16h30 – garderie jusqu’à 18h45 – retour à la maison à 19h – devoirs jusqu’à 19h30 ou 20h !!!!! c’est déjà énorme pour un adulte, alors pour un enfant de 8 ou 10 ans c’est juste monstrueux !

    Vous parlez presque de sélection naturelle : ceux qui réussissent, tant mieux, les autres tant pis… mais parmi ceux qui travaillent comme des dingues pour y arriver, certaines feront aussi de très bonnes carrières… à condition qu’ils ne soient pas écÅ“urés de l’école au point de décrocher totalement, comme on en voit trop souvent, en collège notamment !

  6. Hervé dit :

    Je ne sais pas si le problème c’est les devoirs ou ça « quand il enchaîne garderie (pour certains, de 7h30 à 9h, heureusement ce n’est pas le cas des miens) – école jusqu’à 15h – TAP jusqu’à 16h30 – garderie jusqu’à 18h45 – retour à la maison à 19h – « ?

    Quant à l’idée de faire les devoirs à la garderie je trouve que c’est une excellente idée. En général les « animateurs » rechignent mais c’est un tort.

  7. Elo dit :

    Les animateurs rechignent notamment car ils ont avant tout une mission de surveillance, voire d’animation, et qu’ils ne peuvent pas en plus faire travailler efficacement des élèves… C’est le cas dans notre petit regroupement de campagne, 1 personne pour 14 enfants de 3 à 11 ans, c’est impossible de demander en plus de l’aide aux devoirs… Mais si l’argent public était mieux réparti, je pense qu’il serait possible de mettre des choses efficaces en place…

    Quant au problème, à mon avis c’est un tout… le rythme est éprouvant, même sans devoirs (mon fils est excellent élève, actuellement en CP il a peu de devoirs (parfois un peu de lecture, ou bien s’entraîner à lire des nombres, mémoriser les doubles…) et pour lui cela est très facile, on peut très bien « sauter » les devoirs si on est pressés par le temps…), mais à 19h il est KO, en zone B nous avons repris depuis un mois et il peine à se lever le matin malgré des nuits de 12h parfois (d’habitude 10h/10h30 suffisent), alors si on impose ce même rythme à un enfant « fragile » sur le plan scolaire, ça peut faire des dégâts…

  8. espesdann dit :

    Je suis enseignant en ULIS école, alors mon point de vue sera différent…
    Je donne des devoirs, mais en gardant à l’esprit que ce doit être un moment, pour les élèves et leurs parents, de partage, de plaisir, de communication: pour l’enfant, de montrer ce qu’il a appris, pour les parents, de faire ensemble quelque chose qui a trait à l’école, aux apprentissages. Enfin, j’essaye de mettre en place les conditions pour que ce soient les élèves qui demandent des devoirs. Ca ne fonctionne pas à 100%, bien sûr, mais cela fonctionne…

  9. Elo dit :

    J’aimerais que ce soit toujours comme ça !;)

  10. Enseignante en collège REP dit :

    Bonjour,

    Je découvre tardivement ce billet, et comme d’habitude j’aime beaucoup les prises de position.

    Néanmoins, enseignante en collège, la conclusion me paraît… très loin de la diversité des réalités au collège. C’est sûrement vrai pour les écoles rattachées à des collègues en zone plutôt privilégiée, où effectivement beaucoup d’enseignants donnent beaucoup de devoirs à la maison.

    Mais, « le » collège n’existe pas, il existe « des » collèges. Enseignant en REP, je peux témoigner que ce n’est PAS DU TOUT vrai sur mon établissement où nous restreignons très très fortement le travail à la maison, réduit pour quasiment tous les enseignants (nous sommes 85, il y a évidemment des pratiques différentes, mais c’est vrai pour l’écrasante majorité) à un travail de mémorisation. À part des exercices en mathématiques et des activités de mémorisation, mes élèves ont très très très peu de devoirs.

    Depuis 6 ans dans mon collège REP, je constate une chose unanime chez mes élèves : l’immense soulagement avec BEAUCOUP MOINS de devoirs à l’arrivée au collège, par rapport au CM2. Ainsi que de vrais délais entre le temps où les devoirs sont prescrits en classe et doivent être effectués.

    Et pourtant, à toutes mes visites en élémentaire, j’entends « il faut bien les préparer au collège »…

    Mais quel collège ? N’est-ce pas plutôt des représentations, une méconnaissance qui poussent à ce « toujours plus de devoirs » en élémentaire ? Car j’ai vu des cahiers de texte de CE2 bien plus chargés que les agendas de mes 4e…

    Il me semble que plutôt que de partir de ce que l’on croit de « l’autre côté », c’est véritablement un point à réellement aborder de front, ENSEMBLE, en liaison CM2/6e plutôt que de reporter la « faute » aux collègues du collège qui ne partagent peut-être pas du tout ces pratiques ?

    Je ne dis pas que certains collèges ne sont pas dans la surenchère aux devoirs, mais je ne crois pas à l’unicité dans ces pratiques, et beaucoup d’établissements oeuvrent pour limiter les devoirs à des temps d’apprentissage de type « mémorisation ».

    De même que je ne regarde pas le primaire en me disant qu’il n’y a qu’un type d’écoles, qu’un type d’enseignant du premier degré, je crois qu’il faudrait revoir la vision du collège depuis l’élémentaire, pour s’éviter ce type de raccourci qui, je crois, éloignent du véritable enjeu.

    Bref, je ne crois pas que le débat puisse réellement se poser sur le « il faut les préparer au collège », mais doit être recentré sur les « devoirs utiles » (quels devoirs pour quels apprentissages avec quelle efficacité), comme le préconisent Tricot, Rayou ou encore Netter. Et là, peut-être qu’on avancera réellement et sereinement, dans un débat moins dichotomique, sur cette question.

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