L’éducation nationale familiale ?

Il ne faut jamais oublier que la première cellule d’apprentissage de l’enfant n’est pas l’école mais la famille. Être conscient de cela est capital et même nécessaire pour la santé psychologique des personnels, notamment les enseignants, qui s’engagent chaque jour pour la réussite des élèves. Pourquoi ? Car nous ne pouvons (et ne devons) pas remplacer les parents, ce n’est pas notre rôle. L’éducation nationale a pour mission la transmission de savoirs, de savoir-faire et d’un savoir-être respectueux des valeurs et principes républicains. Elle doit également veiller à la sécurité physique et psychologique des élèves.

Mais qu’en est-il lorsque l’éducation familiale des enfants (ou son absence) va à l’encontre de ces objectifs ? Plus concrètement, comment peut-on attendre d’un élève qu’il soit respectueux des autres lorsqu’il grandit dans un milieu où les insultes sont des banalités ? Comment peut-on attendre d’un élève qu’il soit concentré quand il passe son temps sur les jeux vidéo chez lui, et ne dort pas assez ? S’il est important d’avoir un dialogue avec la famille, dans l’intérêt de l’élève, ce n’est pas à nous de dire aux parents comment l’élever. Faut-il éduquer les parents ?

Il arrive que nous soyons confrontés à des situations très graves pour l’enfant (maltraitance…). Dans ce cas, nous ne restons pas passifs et exerçons notre rôle de lanceur d’alerte (cf : hypersexualité des élèves dénoncée par la principale du collège de Mios en Gironde) : nous informons notre hiérarchie, faisons des rapports. Parfois, nous nous sentons impuissants et profondément touchés par ces problèmes.

Toutefois, nous ne pouvons pas contrôler ce que fait l’élève en dehors de nos cours… N’oublions pas de faire ce constat, de reconnaître que nous ne pouvons pas changer véritablement l’éducation familiale d’un enfant. Ce regard est indispensable pour éviter tout débordement quant à notre rôle et soulager le poids d’une quelconque culpabilité. N’oubliez jamais, chers collègues, que nous faisons de notre mieux MAIS que nous ne serons jamais les parents de nos élèves.

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