Grève sanitaire : un cri d’alerte des écoles et des collèges

La journée de grève à laquelle participait aujourd’hui le SNALC s’est conclue de la façon attendue : plutôt suivie dans les écoles, très suivie dans les collèges, et peu suivie dans les lycées, notamment dans ceux ayant obtenu des allègements d’effectifs depuis ce lundi.

Pour le SNALC, cette grève montre deux choses.

La première, c’est que lorsqu’on nous écoute, on peut améliorer les choses. Ainsi, les aménagements dans les lycées sont réellement bien accueillis partout où ils ont pu être mis en place. Et pourtant, l’impréparation du ministère quant à la mise en œuvre de son propre plan de continuité pédagogique était flagrante, malgré les nombreuses alertes du SNALC. Heureusement, les équipes réussissent en des temps records à mettre sur pied des fonctionnements certes imparfaits, mais qui permettent d’éviter le décrochage et de poursuivre un enseignement de qualité, le tout en limitant fortement le brassage et en sécurisant bien davantage que la semaine dernière l’ensemble des espaces de nos lycées.

La seconde, c’est que le protocole pseudo-renforcé est toujours aussi inapplicable et insensé dans beaucoup d’écoles et dans la plupart des collèges. Les collègues l’ont clairement fait savoir aujourd’hui.

Alors même que nous poursuivons tous l’objectif d’éviter la fermeture de nos écoles et établissements, le SNALC tient à rappeler qu’un nouveau cadrage national clair, permettant la distanciation et limitant les brassages partout, est indispensable.

À ce sujet, le SNALC tient à formuler un certain nombre de rappels :

Les personnels grévistes ne sont ni des irresponsables ni des paresseux et s’ils ont été si nombreux ce jour, c’est aussi à cause du manque de considération à leur égard ;

Dialoguer uniquement avec les syndicats de personnels de direction sur les questions sanitaires ne peut permettre au ministère de comprendre l’ensemble de la situation. Il existe des organisations représentatives de tous les personnels, dûment élues par ces derniers, et qui ont prouvé qu’elles étaient plutôt de bon conseil. C’est en ne nous écoutant pas depuis plusieurs mois que l’on en est arrivé là. Le SNALC demande donc que les journées de grève ayant permis cette évolution ne soient pas décomptées aux collègues ;

Les personnels de l’Éducation nationale ne sont pas des épidémiologistes. Ainsi, laisser une large place à l’autonomie des écoles, collèges et lycées dans les décisions sanitaires est dangereux, et mène dans certains endroits à des aberrations. Le cadrage national doit être beaucoup plus clair, et beaucoup moins « dans la mesure du possible » ;

La gestion de la crise sanitaire est globale. Les personnels n’acceptent plus de voir des chiffres faux être largement communiqués pour justifier que tout va bien à l’école, et que les contaminations, c’est forcément ailleurs. Nous n’accusons pas le ministère de produire intentionnellement des chiffres faux, mais le consensus est désormais largement établi sur le fait que le processus de fabrication de ces chiffres n’est pas fiable. En Allemagne, la chancelière elle-même reconnaît que seuls 25% des contaminations sont traçables (source). De même, certains propos tenus sur le degré de contagiosité des collégiens mériteraient que l’on présentât des excuses.

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