Archives de catégorie : Carrière

Travailler pendant les vacances !

Comme nous le redoutions depuis des années, le ministère vient d’arriver à ses fins : faire travailler les professeurs pendant les vacances, sous prétexte de les former ou de parfaire leur formation !

En application de la toute récente loi, il vient d’instituer jusqu’à cinq jours de formation obligatoire pendant les vacances scolaires. Mais pour faire passer la pilule, il a décrété qu’ils seront rémunérés.

Désormais, nos collègues devront être informés au début de l’année scolaire s’ils devront consacrer une partie de leurs congés de l’année (Toussaint, Noël, février ou printemps) à cette formation qu’elle leur plaise ou non, qu’elle corresponde à leurs besoins ou non.

Noter toutefois que la rémunération ne sera versée qu’en fin d’année la plupart du temps !

Le taux de l’allocation est de 20 euros (brut) de l’heure dans la limite de 60 euros par demi-journée et de 120 euros par journée.

Les plus anciens de nos collègues se souviennent de la création en 1989 par Michel Rocard de la C.S.G. : son montant n’était que de 1,1% sur les revenus. Il est aujourd’hui de 9,2 %. Qui sait si ces 5 jours resteront au nombre de 5 dans les années futures !

Transformation de la fonction publique : l’avis du SNALC

Loi n°2019-828 du 6 août 2019
DÉGRADATION DE LA FONCTION PUBLIQUE

Moins de six mois se sont écoulés entre la présentation des grandes lignes du projet en février au CCFP et la signature du texte de loi par notre président en vacances au fort de Brégançon le 6 août 2019 : c’est dire, sinon le zèle, du moins l’urgence dont ont fait preuve nos gouvernants pour transformer la fonction publique. Et peu importe que le projet ne recueillît pas l’unanimité, y compris parmi les représentants de l’État employeur, et qu’il fût rejeté par tous les syndicats du CCFP dès le 15 mars.

Prétendument motivée par le souci de la reconnaissance due aux agents si « attachés aux valeurs du service public » et leurs perspectives d’évolution, présentée comme la promesse d’une fonction publique redevenue attractive où les conditions de travail seraient enfin sérieusement améliorées, cette loi de transformation est arrivée comme un uppercut dans les statuts et les droits des fonctionnaires.

Disparition des instances de dialogue social ou réduction à leur plus simple expression – au sens propre -, contractualisation sans limite et précarisation, prise en compte des résultats dans la rémunération, remise en cause du temps de travail, durcissement de l’autorité et du régime des sanctions, recours aux ordonnances… au-delà de ce programme, cette loi comporte aussi, notamment dans son titre cinq, des évolutions attendues sur l’égalité professionnelle noyées dans un projet globalement pernicieux.

Le SNALC dénonce avec colère la méthode qui consiste à tenir un simulacre de dialogue social et à présenter comme une transformation salutaire pour tous quelques mesures en faveur de l’égalité au milieu de brutales régressions sur des décennies d’acquis sociaux.
Lire la suite

Rémunérations : la coupe est vide

Le traitement des enseignants stagne depuis de très nombreuses années, et ils ont en conséquence subi un fort décrochage de leur pouvoir d’achat et un déclassement évident : alors qu’ils sont encore considérés comme des cadres de catégorie A, ils sont loin d’en avoir les salaires.

Ainsi, à qualifications égales, le rapport annuel 2018 sur l’Etat de la fonction publique indique que leurs rémunérations sont globalement inférieures de près de 1000€ par mois à celles des autres cadres de la fonction publique, notamment parce qu’ils touchent très peu de primes.

Une étude de l’INSEE publiée le 1/07 et consacrée aux salaires dans la fonction publique d’Etat signale ainsi, dans un paragraphe traitant des disparités salariales entre hommes et femmes, que « le salaire net moyen en EQTP des enseignants de catégorie A est inférieur de 25,8 % à celui de leurs homologues non enseignants », établissant un lien avec le fait que « les femmes représentent les deux tiers des enseignants (et même plus de 80 % des professeurs des écoles), qui sont, à catégorie donnée, moins rémunérés en moyenne que les autres salariés de la FPE. »

Parallèlement, alors que les enseignants français fournissent davantage de travail que la moyenne de leurs collègues de l’OCDE, leur rémunération est bien plus faible : d’après le rapport « Regard sur l’éducation 2018 », le coût salarial annuel des enseignants par élève en France est très nettement inférieur à la moyenne, et l’écart s’amplifie avec les réformes successives qui alourdissent constamment leur charge de travail.

La faible rémunération des enseignants en fera les grands perdants de la future réforme des retraites pilotée par Jean-Paul Delevoye si elle est appliquée sans compensation : ils perdront des centaines d’euros par mois par rapport au système actuel.

Le SNALC considère donc que les revendications salariales sont désormais une priorité pour les enseignants, pour leur pouvoir d’achat et leur future retraite. Et les premières réponses apportées par M. Blanquer sont loin d’être à la hauteur de leurs attentes légitimes, puisqu’il propose aux professeurs du second degré d’améliorer leur traitement en leur imposant de travailler davantage, alors même que les heures supplémentaires sont moins bien rémunérées que les heures de service.
Lire la suite